Pourquoi je suis tombé amoureux des aliments d'automne
Je me souviens encore de ce samedi matin, il y a quelques années. Je sortais d'une formation en nutrition, la tête pleine de théories, quand je suis tombé sur un marché de producteurs locaux. Une agricultrice ridée comme une pomme oubliée m'a tendu un quartier de potimarron cru. "Goûtez-moi ça", m'a-t-elle dit avec ce sourire en coin des gens qui savent. Cette bouchée a littéralement changé ma vision de l'alimentation saisonnière.
Ce goût de noisette, cette texture fondante... J'ai compris ce jour-là que la nature nous offre exactement ce dont nous avons besoin, quand nous en avons besoin. Ce n'est pas un hasard si les aliments orange et denses poussent quand les jours raccourcissent et que les défenses immunitaires flanchent. La nature est bien plus futée que nos supermarchés aux fraises éternelles !
Mon top 5 des super-aliments d'automne (testés et approuvés)
1. Les courges – mes antidépresseurs naturels
Dans ma cuisine, octobre signe le début de ce que mes amis appellent "la folie des courges". Butternut, potimarron, spaghetti, delicata... J'en achète tellement que mon épicier me demande si j'élève des lapins !
Mais j'assume totalement cette obsession. Riches en bêta-carotène (précurseur de la vitamine A), les courges sont EXACTEMENT ce dont notre peau et nos muqueuses ont besoin quand l'air se dessèche et que les virus commencent leur festival annuel.
Ma recette fétiche ? Un velouté de butternut au lait de coco et gingembre frais.
2. Les légumes racines – mon ancrage quand tout s'envole
Quand les feuilles tournoient et que le monde semble s'alléger, j'ai besoin de me connecter à ce qui pousse sous terre. Carottes, panais, betteraves, topinambours... Ces légumes sont mes alliés contre le stress et la dispersion mentale.
Ma découverte de l'année dernière : les betteraves jaunes, moins terreuses que leurs cousines rouges. Râpées crues avec une pomme granny et un filet d'huile de noix, elles constituent mon lunch préféré quand j'enchaîne les consultations.
Les betteraves ont littéralement transformé mes performances sportives. Depuis que j'en consomme régulièrement, mes chronos en course à pied se sont améliorés de façon surprenante. C'est leur teneur en nitrates naturels qui favorise l'oxygénation musculaire – un petit miracle pour mes jambes paresseuses !
3. Les pommes – mes multivitamines locales
Parlons des pommes. Pas celles, lustrées et identiques des supermarchés. Je parle des vraies pommes, celles qui ont des formes bizarres, parfois des petites taches, et surtout un GOÛT.
Ce que j'aime avec les pommes, c'est leur polyvalence. Crues pour un en-cas, râpées dans mon porridge du matin, cuites en compote pour napper un yaourt... Et leur pectine naturelle est une bénédiction pour mon transit parfois capricieux (oui, même les nutritionnistes ont des problèmes digestifs !).
4. Les champignons – mes boosteurs immunitaires
Les champignons sont de véritables pharmacies vivantes. Riches en sélénium, en vitamine D (si rare dans notre alimentation) et en bêta-glucanes, ils soutiennent notre système immunitaire exactement quand nous en avons le plus besoin.
Je les incorpore dans pratiquement tous mes plats d'automne, de la simple omelette à des plats plus élaborés.
5. Les châtaignes – mon réconfort nutritif
Enfant, je ramassais des châtaignes uniquement pour jouer avec leur enveloppe piquante. Aujourd'hui, je les ramasse pour leurs qualités nutritionnelles exceptionnelles.
Contrairement aux idées reçues, les châtaignes sont peu caloriques (comparées aux autres fruits à coque) et incroyablement rassasiantes. Elles contiennent des glucides complexes qui libèrent leur énergie progressivement – parfait pour ces journées où l'on passe sans transition de la chaleur à la fraîcheur.
Ma façon favorite de les déguster ? Simplement grillées au four avec un peu de fleur de sel. Ou mixées en purée pour remplacer la traditionnelle pomme de terre dans un hachis parmentier réinventé.
Les 3 rituels qui ont transformé mes automnes
Mon marché de producteurs – ma thérapie régulière
Dès que je peux, vous me trouverez au marché fermier de mon quartier. Ce n'est pas juste pour faire mes courses – c'est ma façon de me reconnecter au rythme des saisons.
J'ai développé des relations presque familiales avec certains producteurs. Marie, qui cultive des courges anciennes, me garde toujours un potimarron 'Red Kuri' qu'elle sait être mon préféré. Paul, l'arboriculteur passionné, me fait goûter ses nouvelles variétés de pommes avant même de les mettre en vente.
Ces échanges nourrissent mon âme autant que leurs produits nourrissent mon corps. Et contrairement à ce qu'on pourrait croire, manger local et de saison revient souvent moins cher que les produits standardisés des supermarchés, notamment quand on achète en pleine saison de production.
Ma préparation du dimanche soir – mon investissement pour la semaine
Le dimanche soir, c'est sacré : musique Blues en fond, manches retroussées, et 2 heures de préparations pour la semaine. Ce n'est pas une corvée mais un rituel qui m'apaise et me prépare mentalement à la semaine qui arrive.
Je prépare généralement :
- Un grand pot de soupe (en ce moment, courge et châtaignes)
- Une salade de légumes racines rôtis au four
- Une compote pommes-poires aux épices
Ces bases me permettent d'avoir des repas sains même les soirs où je rentre tard. Et croyez-moi, même après toute la journée à conseiller les autres sur leur alimentation, je connais aussi les tentations du canapé-plat préparé !
Mon infusion du matin – mon coup de pouce immunitaire
Avec l'arrivée des premiers coup de froid, j'ai troqué mon café matinal contre une infusion qui renforce mes défenses naturelles. Ma recette :
- Un morceau de gingembre frais
- Une pincée de cannelle
- Un bâton de réglisse
- Une tranche d'orange non traitée
- Une pointe de miel local (récolté à moins de 10km de chez moi)
Cette potion magique, sirotée lentement pendant que je planifie ma journée, a considérablement réduit mes rhumes hivernaux. L'hiver dernier – une première – je n'ai pas été malade une seule fois !
Mes astuces pour une alimentation automnale qui fait du bien
La règle des couleurs – mon indicateur visuel
Je me suis fixé une règle simple : avoir au moins 3 couleurs différentes dans chaque assiette. Cette habitude, qui peut sembler gadget, m'assure en fait une diversité nutritionnelle optimale.
L'automne, avec ses orange éclatants, ses verts profonds et ses pourpres intenses, rend ce défi particulièrement savoureux. Mon déjeuner d'hier ? Patate douce rôtie (orange), kale sauté (vert) et betterave râpée (pourpre) – un festival de couleurs ET de nutriments !
Les épices – mes accélérateurs de métabolisme
Quand les températures baissent, j'augmente les épices ! Cannelle, gingembre, curcuma, cardamome... Ces poudres magiques ne se contentent pas de réchauffer nos plats, elles activent littéralement notre métabolisme.
J'ai constitué un petit rituel : chaque mois, je découvre une nouvelle épice ou un nouveau mélange. Octobre est mon mois "ras el hanout", un mélange nord-africain qui sublime les courges et les légumes racines.
Le curcuma associé au poivre noir est devenu mon duo anti-inflammatoire préféré. Je l'incorpore à pratiquement toutes mes soupes et mes plats mijotés. Mes articulations, mises à rude épreuve par mes footings matinaux sur le béton parisien, m'en remercient !
L'hydratation chaude – mon secret contre les fringales
Un constat que je fais souvent chez mes clients : avec l'arrivée du froid, l'hydratation diminue et les fausses faims augmentent. Notre corps confond parfois soif et faim, surtout quand la sensation de soif est moins présente par temps froid.
Ma parade ? Multiplier les boissons chaudes tout au long de la journée (on parlera un jour de la chrono-hydratation ). Pas seulement des infusions, mais aussi des bouillons végétaux que je prépare avec les épluchures et les parures de mes légumes. Zéro déchet et plein de minéraux !
Ma recette express : dans un grand bocal, je conserve au congélateur les épluchures propres de carottes, les trognons de fenouil, les queues de persil, les pelures d'oignon... Quand le bocal est plein, je fais mijoter le tout avec quelques grains de poivre et une feuille de laurier. Le résultat ? Un bouillon revitalisant qui me coûte exactement... zéro euro !
Comment j'ai transformé mes "faiblesses" automnales en forces
Ma tendance à hiberner – devenue mon rituel de recentrage
J'ai longtemps lutté contre cette envie de cocooning qui me prend dès les premiers froids. Je me jugeais paresseux, jusqu'à ce que je comprenne que ce besoin de ralentissement était parfaitement naturel.
Maintenant, j'honore ce besoin en me créant des soirées cozy, avec bougies et tisanes, mais je les rends productives différemment. C'est durant ces soirées d'automne que je développe mes projets, que je planifie mes ateliers nutrition.
Mon attirance pour le sucré – canalisée vers les douceurs naturelles
L'automne réveille chez moi (comme chez beaucoup) une attirance pour le sucré. Plutôt que de la combattre frontalement – combat perdu d'avance – j'ai appris à la canaliser vers des options qui soutiennent ma santé.
Ma trouvaille de cette année ? Les patates douces rôties jusqu'à caramélisation, servies avec un peu de cannelle et de yaourt grec. Cette collation satisfait mon besoin de douceur tout en m'apportant des fibres et des protéines qui stabilisent ma glycémie.
Autre astuce : j'ai remplacé le chocolat industriel par du cacao cru que je mélange à de la purée d'amande et un peu de sirop d'érable. Cette "pâte à tartiner" maison, conservée au réfrigérateur, me sauve de nombreuses fringales vespérales !
Ma sensibilité au stress – équilibrée par les adaptogènes saisonniers
L'automne, avec son lot de rentrées, projets et changements, a toujours été pour moi une période de stress accru. Depuis deux ans, j'intègre des plantes adaptogènes dans mon alimentation quotidienne pour soutenir mes glandes surrénales.
Le champignon reishi, infusé chaque soir, est devenu mon rituel anti-stress. Son goût légèrement amer s'accorde parfaitement avec une pointe de miel et quelques gouttes d'extrait de vanille.
J'ai également redécouvert une plante traditionnelle de nos campagnes : l'ortie. Riche en minéraux et en composés adaptogènes, elle soutient remarquablement mon énergie pendant cette période de transition. A cueillir (avec des gants !) dans un endroit préservé de toute pollution et à faire sécher sécher pour vos infusions.
Ma vision globale : pourquoi l'automne est en fait ma saison préférée
Si j'étais poète, je dirais que l'automne est une métaphore du lâcher-prise. C'est la saison qui nous enseigne que parfois, abandonner certaines parties de nous-mêmes (comme l'arbre abandonne ses feuilles) est nécessaire pour survivre et se régénérer.
Sur un plan plus pragmatique, j'ai appris à voir l'automne non pas comme la fin de l'été mais comme le début d'un cycle de renouvellement. Ces mois où la nature se prépare au repos sont paradoxalement ceux où je pose les graines de mes futures réussites – tant sur le plan professionnel que personnel.
L'alimentation automnale, dense et enracinante, me donne le carburant optimal pour cette période de germination intérieure. Chaque bouchée de courge ou de châtaigne devient ainsi non seulement un plaisir gustatif mais un acte conscient d'alignement avec le cycle naturel auquel j'appartiens, que je le veuille ou non.
J'espère que ces réflexions et conseils vous inspireront à explorer les trésors nutritionnels de l'automne.
À vos fourneaux !!!
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